T’est-il déjà arrivé d’aller à une rencontre professionnelle, d’engager un dialogue et de ne pas te sentir réellement écoutée ? Ou, à l’inverse, te rappelles-tu de moments où tu n’étais pas concentrée sur ce que te disait ton interlocuteur ?
Rien de plus normal. Mais est-ce une bonne chose pour autant ? Pas sûr !
Alors comment remédier à ce type de situations et avoir des conversations professionnelles plus efficientes ? Celeste Headlee, journaliste américaine, conférencière et auteur de ‘’We need to talk : How to have conversations‘’ a écrit un article pour le magazine Toastmasters, que j’ai souhaité traduire. Je crois que ses conseils et explications scientifiques peuvent nous aider à changer la tournure de nos prochaines conversations.
Mais au fait, qu’est-ce qu’une conversation ?
Parler et converser sont deux choses différentes. Nous faisons souvent l’erreur de penser que quelqu’un est un brillant causeur (difficile de traduire ‘’conversationalist’’ en Français) parce qu’il est marrant ou raconte de bonnes histoires. Mais cela ressemble plus au travail d’un humoriste. Et est-ce qu’après avoir vu un one-man show, vous décririez ce spectacle comme une conversation ?
C’est important de se rappeler ce qu’est une vraie conversation et ce qu’elle n’est pas. Si une personne domine la conversation en parlant de ce qu’elle fait, ce qu’elle pense ou ce qu’elle sait, cela ressemble à un cours. Une personne partage des informations et l’autre personne absorbe ces informations, ou non.
Une conversation n’est pas non plus un débat. Un débat, c’est un échange, dans lequel deux personnes, des 2 camps opposés, partagent leurs arguments. Un débat peut être productif et informatif, mais ce n’est pas une conversation.
Une conversation est faite de deux personnes qui racontent ce qu’elles savent ou pensent. Elles répètent souvent des choses qu’elles ont déjà dites et l’échange est centré sur les pensées, idées et besoins de chaque individu.
L’élément clé : l’écoute active
Une conversation est un échange mutuel d’idées. Pour avoir une réelle conversation, il faut écouter ce que l’autre personne est en train de dire, y penser puis répondre.
Malheureusement, ce type d’échanges est peu commun. Nous écoutons rarement tout ce que dit l’autre personne. Au lieu de cela, nous écoutons les 5-10 premières secondes, arrêtons d’écouter puis simplement attendons notre tour de parler.
Stephen Covey, auteur et conférencier, disait « La plupart d’entre nous n’écoute pas avec l’intention de comprendre. Nous écoutons avec l’intention de répondre. »
L’élément essentiel d’une bonne conversation est l’écoute active. «Les gens, en général, ne savent pas comment écouter. Ils ont des oreilles qui fonctionnent très bien mais ont rarement obtenu la compétence nécessaire qui permet à ces oreilles d’être utilisées efficacement pour écouter. » Ralph Nichols.
‘’Imagine une conversation comme un match de tennis dans lequel tu renvoies constamment la balle.’’ Celeste Headlee.
Ecouter est difficile : cela demande d’être attentif et présent.
Dans un environnement fait de smartphones et autres distractions, il est difficile de pratiquer la pleine conscience. Et, même si votre téléphone ne sonne pas, vous serez moins attentif car votre téléphone est proche de vous et votre cerveau est préparé pour qu’il fasse du bruit. Votre cerveau sait que vous allez, peut-être, recevoir un email, sms ou une autre notification. Il est en alerte constante.
Les recherches montrent que le stress quotidien affecte notre quotient intellectuel en le diminuant de 10 points. Notre cerveau est en mode bagarre la plupart du temps. Mais le prix cognitif que l’on paie est bien plus important que ça. Comme les téléphones font en sorte que notre esprit soit en stress constant, le cortex préfrontal est trop occupé et ne nous permet par d’écouter ou de répondre à notre interlocuteur. Le cortex préfrontal est lié aux décisions exécutives, à la planification, au contrôle de nos pulsions et de nos pensées complexes.
Donc, lorsque notre téléphone est à portée de main et que notre cortex préfrontal est occupé à gérer son stress, nous ne prenons pas de bonnes décisions, nous ne planifions pas le futur ou ne gérons pas bien nos pulsions. En ces circonstances, il y a alors une grande chance que notre conversation ne soit pas utile.
Dans la deuxième partie de cet article, nous parlerons des solutions pour avoir de meilleures conversations. Oui, oui, il y en a ! Stay tuned ! 😉